Une grande conférence sur les états généraux de la justice a ouvert ses portes depuis le 6 octobre 2024 au centre financier de Kinshasa sous le thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie pour la guérir ? »
Plusieurs structures étatiques et confessionnelles y ont pris part, notamment l’Eglise du Christ au Congo (ECC), représentée par le révérend Eric Nsenga, Secrétaire Général de l’ECC en charge de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création. Il a présenté trois recommandations pour répondre à la question de la thématique soulevée à cette conférence.
À cet effet, l’ECC estime qu’il y a lieu aujourd’hui d’insister sur la notion de la laïcité qui est consacrée dans notre pays. Elle propose aussi une requalification de la loi numéro 004/2001 du 20 juillet 2001 régissant les ASBL. Enfin, elle recommande à l’État de ne pas la présenter comme un adversaire ou un opposant, car l’Église n’a pas vocation à faire de l’opposition, mais plutôt à accompagner l’État.
Mais avant d’en arriver à ces recommandations, le Secrétaire Général de l’ECC, le Révérend Eric Nsenga, a brièvement brossé l’histoire du Congo en affirmant que la première cartographie, sur la base de laquelle le débat de Berlin de 1885 s’est tenu, a été réalisée par les missionnaires protestants.
Le Révérend Eric Nsenga a également insisté sur le fait que : « le partenariat qui doit exister entre l’Église et l’État ne doit pas se reconfigurer en fonction des questions liées au temps ou aux événements. Parfois, aujourd’hui, lorsqu’on présente le partenariat entre l’Église et l’État, on réduit le concept au niveau du processus démocratique. Mais on oublie que, sous la colonisation, ce sont encore les missionnaires qui ont lutté en faveur des droits humains, ce qu’on appelle la dénonciation du caoutchouc du sang. »
Le Secrétaire Général de l’ECC a conclu son intervention en martelant que la justice ne doit pas être confondue avec le droit, car la justice est une pensée et que la Bible dit que s’il y a une source de justice, c’est en fait la parole de Dieu. Citant l’auteur Emmanuel Kant, qui a dit que la justice est un ensemble de connaissances qui régulent un système, et que lorsque nous parlons de la justice, nous devons renvoyer à la globalité du système. Le Révérend Eric Nsenga s’est penché sur la question suivante : ne faut-il pas ici s’interroger si c’est le système qui est malade ou si c’est la justice qui est malade ?